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Introduction

Paris Photo 2024 a fêté son grand retour au Grand Palais, avec une édition particulièrement réussie. Cette année, l’événement a mis en lumière une scène photographique dynamique, avec un accent particulier sur les talents émergents et la redécouverte d’artistes historiques. 

La scène émergente

Le secteur « Émergence » de Paris Photo 2024 a été particulièrement riche en découvertes. Parmi les nombreuses propositions de qualité, citons:

La série On the Ground among the Animals de Marina Caneve, exposée par Montrasio Art, qui explore les ambiguïtés liées au rôle dominant que l’être humain joue sur la nature, ainsi que les tensions qui émergent de sa relation avec les animaux. 

La galerie Madé présentait quatre séries photographiques de Camille Vivier, regroupées sous le nom de Ai No Corrida. Cet ensemble ainsi constitué nous rappelle l’irrépressible volonté de l’être humain à vouloir façonner les corps aussi bien que les objets. 

A la galerie Afronova on découvrait le travail de Vuyo Mabheka. Vuyo explore l’identité et la justice sociale à travers un travail entre dessin et photographie. Ses œuvres mêlent ces deux médiums pour aborder les thèmes de la transformation et de la mémoire, tout en offrant une réflexion sur l’expérience africaine contemporaine.

Une édition éclectique et de qualité

L’édition 2024 a brillamment équilibré des noms prestigieux et des découvertes inattendues. Au rang des grands noms, la galerie Bruce Silverstein exposait les photographies d’Ed Ruscha, dont les paysages emblématiques captent les subtilités de la culture américaine et de la banalité quotidienne. Par ailleurs, à la galerie Stevenson, la série Umbra de Viviane Sassen explore l’identité et la perception à travers des images à la limite de l’abstraction, touchant à la fois à la poésie et à la profondeur psychologique.

La galerie Alberto Damian, quant à elle, présentait le travail de Franco Zecchin, avec sa documentation poignante sur la mafia sicilienne. Ses images, saisissantes de brutalité et de résignation, donnent un aperçu direct de la réalité de la vie en Sicile.

Le surréalisme étant à l’honneur cette année, on retrouvait le magnifique travail de Yoshifumi Hattori représenté par la galerie Tokyoïte MEM qui a souhaité, cette année, mettre à l’honneur le travail de photographes originaires de Nagoya, troisième plus grande ville du Japon central.  

Dans un tout autre registre, la galerie berlinoise Carlier Gebauer présentait le travail formel et parfaitement maîtrisé de l’artiste brésilienne Lucia Koch. L’artiste capture l’intérieur de cartons et d’emballages vides sous un angle architectural. En jouant avec la perspective, ses photographies, une fois exposées, semblent prolonger l’espace environnant.

Paris Photo 2024 avait également à cœur de mettre en avant des photographes de l’Europe de l’Est. Le travail de Kaldor Laslo, présenté par Vintage Galeria Budapest, a particulièrement attiré l’attention. Ses photographies en noir et blanc, marquées par un minimalisme réfléchi, explorent les thèmes de la mémoire et de l’identité. 

Enfin, le cinéaste Jim Jarmusch a été sollicité par Paris Photo pour concevoir un parcours artistique original au sein de la foire. Ce parcours met en lumière une sélection d’œuvres variées, allant du travail documentaire d’August Sander jusqu’à l’esthétique pop de David Hockney.